Entre le définsif et le symbolique: les sites de hauteur de l'âge du Bronze irlandais

Une forte augmentation du nombre de sites de hauteur enclos dans de nombreuses régions d’Europe au Bronze final a habituellement été considérée comme un indicateur clé de l’augmentation des niveaux de violence intergroupes au cours des derniers siècles du IIe millénaire av. J.-C. Avec plus d’une centaine de hillforts du Bronze final, l’Irlande fournit une excellente région d’étude de cas pour tester cette hypothèse. En 1972, B. Raftery a proposé une typologie des sites de hauteur irlandais basée sur les traces visibles et principalement sur celles de ce que l’on estime être des systèmes défensifs. C’est cette typologie qui reste encore aujourd’hui à la base des études relatives aux sites de hauteur irlandais et qui influence pour beau- coup notre perception de la fonction de ces sites. Souvent associés à la violence intergroupes lorsqu’ils n’en sont pas les symboles, les sites de hauteur irlandais sont cependant beaucoup plus complexes et dans de nombreux cas une fonction défensive semble douteuse. Le peu de preuves tangibles dont nous disposons pour la fonction de ces sites semble plutôt suggérer que la société de l’âge du Bronze irlandais ne peut être limitée au seul phénomène guerrier et que d’autres phénomènes tels que les regroupements commu- nautaires dans le cadre de festivités ou de célébrations ont pu également jouer un rôle important dans la constitution de ces sociétés de la fin de l’âge du Bronze et ont pu générer des manifestations telles que le développement de ces sites. Par le biais de la présentation d’exemples, notre objectif est de témoigner de la complexité de ce phénomène ; sous le terme hillfort ont été rassemblés des sites de fonctions différentes, témoignant de la richesse de la société irlandaise de la fin de l’âge du Bronze.